Art et autonomie
Bruxelles : 9èmes Journées d’études Castoriadis - 24-25 mai 2012.
Facultés Universitaires Saint Louis,
Boulevard du Jardin Botanique, 43 - B-1000
Résumé de la thématique
Dans le cadre de ces 9èmes Journées d’études Castoriadis, nous souhaitons travailler sur les interactions, les tensions, voire, les contradictions, qui sous-tendent le double sens implicite à notre intitulé : l’art comme créateur d’un monde autonome/l’art comme vecteur du projet politique d’autonomie, c’est-à-dire d’émancipation démocratique. Castoriadis thématise sous forme de « paradoxe extrême » cette double visée de l’art : « totalement autarcique, se suffisant à lui-même, ne servant à rien, l’art n’est aussi que comme renvoi au monde et aux mondes, révélation de celui-ci comme un être-à perpétuel et inexhaustible moyennant l’émergence de ce qui, jusqu’alors, n’était ni possible, ni impossible : de l’autre » (Fenêtre sur le chaos, p. 27). Selon Castoriadis, le mode d’être spécifique de l’art est en effet de donner forme au chaos. Récusant toute théorie de la mimèsis, Castoriadis considère que l’art « n’imite » rien, si ce n’est ce qui caractérise fondamentalement l’être dans son ontologie de la création : la vis formandi. L’art est une puissance de création qui dévoile et présente (sans symbolisation, sans allégorisme) le chaos ou l’abîme originaire de l’être, — recouvert par l’institution sociale dans la vie quotidienne —, « moyennant un « donner forme » et en même temps la création d’un cosmos par ce donner forme » (Fenêtre sur le chaos, p. 135).