Comment je ne suis pas devenu musicien

Entretien radiophonique entre la pianiste grecque Dora Bacopoulou et Cornelius Castoriadis diffusé le 22 novembre 1996 sur le « Troisième Programme » en Grèce. Traduit du grec par Cybèle Castoriadis et Myrto Gondicas. Titre et notes en bas de pages des traductrices.

Dora Bacopoulou. Pouvez-vous nous dire quand et comment naît votre amour pour la musique ?

Cornelius Castoriadis. Cela n’a vraiment rien de très original, je le dois à mes parents, ils adoraient tous deux la musique. Ma mère, sans être une pianiste professionnelle, jouait très bien du piano. J’ai donc baigné dans cette atmosphère. Nous avions aussi à la maison un phonographe et des disques : des chansons, des extraits d’opéras, etc. Je me revois enfant dans le grand salon que l’on ne chauffait pas l’hiver pour faire des économies. Je m’asseyais sur un pouf à côté du piano, j’écoutais jouer ma mère. Du Chopin, les Valses, la Grande Polonaise, d’autres choses, et je me perdais dans cette musique.

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