Cornelius Castoriadis et Claude Lefort : l’expérience démocratique

Colloque organisé par le laboratoire Sophiapol, Université Paris-Ouest Nanterre La Défense, sous la responsabilité de Nicolas Poirier Mardi 15, mercredi 16 et jeudi 17 octobre 2013

Penser de façon conjointe les itinéraires de Cornelius Castoriadis et de Claude Lefort n’est pas quelque chose qui va de soi. Car si les parcours de Castoriadis et de Lefort ont pu effectivement se rejoindre dans le cadre du travail d’analyse critique mené à Socialisme ou Barbarie ou même dans les années 1970, au sein de revues comme Textures ou Libre, leurs tracés ne se confondront pour ainsi dire jamais et, s’il faut bien parler dans leur cas de convergences, celles-ci doivent plutôt être appréhendées comme des points de rencontre autour de problématiques et d’oppositions communes que comme l’aboutissement d’une réflexion menée de concert à partir d’une même sensibilité philosophique et politique. En fait, à étudier l’évolution conjointe des pensées de Castoriadis et de Lefort, il est surprenant de constater leur proximité sur un certain nombre de problèmes (l’analyse du phénomène bureaucratique, la volonté de ne jamais céder sur l’exigence démocratique notamment), en même temps que leurs différences importantes sur ces mêmes questions, les croisements de leurs itinéraires étant inséparables des points de rupture, les rencontres entre leurs pensées ne se métamorphosant jamais en recoupements purs et simples.

Rencontres Castoriadis 6 - 8 Juin 2013

Premières Journées d’Etudes du réseau Imaginaire social et Création Caen– Paris

L’imaginaire de la ville

L’imaginaire de la ville, c’est bien sûr celui qu’elle suscite, celui qui nourrit la littérature, le cinéma, la musique ou encore la bande dessinée ; mais c’est également l’imaginaire relevant d’un collectif anonyme, comme dit Castoriadis : celui qui a présidé à l’institution même de la ville et qui renvoie à la dynamique qui la caractérise. Structurante pour les individus, la ville est en effet elle-même structurée par une certaine vision du monde : elle est une forme social-historique que l’on ne saurait réduire à des éléments constituants, mais qu’il convient d’envisager comme une totalité signifiante.

Aussi, loin de prétendre en rendre compte à partir de ce qu’elle n’est pas, s’agit-il de considérer la ville en tant que telle et de saisir les significations imaginaires qui la spécifient, lesquelles revoient aux significations centrales du monde social où elle s’inscrit. Pour les sociétés occidentales modernes, il s’agit du projet de maîtrise pseudo-rationnelle de la nature et des hommes et du projet d’autonomie qui, bien qu’hétérogènes en droit, structurent de fait (conjointement) les différentes dimensions de la société. Il n’est dès lors pas étonnant que quelqu’un comme Henri Lefebvre ait souligné cette ambivalence, assurant que, tout en étant aliénante, la ville moderne portait en elle des possibilités émancipatrices.

La question reste toutefois de savoir ce qu’il en est d’une telle approche alors que le néolibéralisme signe l’éclipse du projet d’autonomie. Aujourd’hui, la ville post-industrielle en appelle au « créatif » dans les formes les plus variées et les politiques d’aménagement du territoire entendent promouvoir, sinon programmer, la création dans tous les domaines, notamment culturels. Pour séduisante qu’elle soit en apparence, une telle démarche semble conduire à une ségrégation sociale incompatible avec le projet d’autonomie défendu par Castoriadis. Faut-il penser qu’elle éteint ainsi toute formes de résistance ? Ce serait réduire le développement de la ville à l’action volontaire et consciente des individus qui la composent, alors même qu’il ne cesse de la déborder pour s’affirmer comme une véritable création de soi. Si « la ville est la forme de l’humanité » comme dit Claudel, c’est dans la mesure où l’homme ne cesse d’altérer les formes de l’humanité, de les inventer, de les créer.

C’est ce que nous tâcherons d’envisager au travers de réflexions et d’analyses in situ, tant sur les rives de l’Orne qu’à Paris.

Comité d’organisation 2013 : Association Castoriadis, IMEC, Université Södertörn de Stockholm, en partenariat avec la ville de Caen.

Responsable scientifique : Philippe Caumières (p.caum@orange.fr)

Coordonnateur : François Bordes (francois.bordes@imec-archives.com)

Emission France Musique

Les traverses du temps

Dans le cadre de l’émission ’Les traverses du temps’ sur France culture le mardi 20 novembre à 19 heures sera diffusé une composition de Philippe Démier, ’le temple du sens’, tombeau pour Castoriadis.

La question du mouvement ouvrier Tome 1,

Ecrits politiques 1945-1997

SouB1apetit

Viennent de paraître

aux éditions du Sandre les deux premiers volumes des écrits politiques de Castoriadis.

Edition préparée par Enrique Escobar, Myrto Gondicas, Pascal Vernay.

416 pages

La culture de l’égoïsme

postface Jean-Claude Michéa

CC LASCHpetit

En 1986, la chaîne de télévision britannique Channel 4 organisait une rencontre entre Cornelius Castoriadis et Christopher Lasch.

La collection Climats de Flammarion a décidé de publier cet entretien.

104 pages

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