Castoriadis sur l’art et la culture

Les textes rassemblés dans ce livre ont été écrits ou présentés oralement entre 1978 et 1992. Cornelius Castoriadis n’avait jamais songé à les réunir en volume, et à aucun moment il n’y vit les embryons d’un ensemble plus vaste. Par leur nature même, ils sont hétérogènes : contribution à une revue de sciences sociales, participation à une table ronde, exposé à un colloque, émission de radio, séminaires… S’il a toutefois semblé utile d’en faire un livre – en marge de la série achevée des Carrefours du labyrinthe et de celle de La Création humaine, dont la publication a commencé en 1999 –, c’est surtout afin de donner au texte intitulé « Transformation sociale et changement culturel », joint de façon quelque peu arbitraire par l’auteur au recueil qu’il préparait alors, Le Contenu du socialisme , l’écho spécifique qu’il n’a pas eu à l’époque et qu’assurément il mérite. Les éditeurs ont ajouté à cette réédition d’autres textes consacrés à des thèmes connexes : quelques pages d’un ouvrage portant à vrai dire sur un tout autre sujet, Devant la guerre, que Castoriadis avait lui-même sous-titrées « La laideur et la haine affirmative du beau », ainsi que deux textes inédits en volume « L’écrivain et la démocratie » et « Fonction de la critique». On y trouvera également la transcription d’un entretien radiophonique avec Philippe Nemo, sur France-Culture, en 1982. Le dernier texte, enfin, reprend deux séminaires que Castoriadis avait donnés en janvier 1992 à l’Ecole des hautes études en sciences sociales sur le beau et l’œuvre d’art dans leur rapport avec la signification et le sens. Avec des degrés d’élaboration sans doute très divers, ces textes renvoient au rapport paradoxal qui se noue entre le créateur et la collectivité à travers l’histoire, et à ce qu’il en est aujourd’hui.

Le recueil se clôt sur une brève postface qui permettra d’orienter le lecteur qui chercherait des prolongements de ces réflexions dans l’œuvre de Cornelius Castoriadis, avec des renvois aux textes les plus pertinents à cet égard, signalant aussi quelques références aux débats en cours sur la crise de la création artistique contemporaine.

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