L’imaginaire politique

3ème Rencontre du réseau de recherche « Imaginaire social et création » du 21 au 23 mai Klagenfurt/Vienne

Si la politique peut être définie comme l’institution explicite de la société, il faut se poser la question de savoir en quoi l’imaginaire politique se différencie de l’imaginaire social, en quoi les modes d’agir et de représenter « politiques » se laissent analyser comme des modes sui generis avec des instruments d’analyse spécifiques qui sont en partie encore à inventer. Ce que Ernst Cassirer a ouvert comme champ d’analyse politique avec Le mythe de l’Etat, ce que Talcott Parsons a introduit comme « nouveauté » dans les sciences politiques et sociales, à savoir la « culture politique » ne sont que quelques notions parmi d’autres qui nous aident à élucider ce champ sémantique, suivies, plus récemment, par les notions de « political imagination », d’imaginaire politique ou d’imaginaire civique (Carole Pateman, Jonathan Spencer e.a.) Des approches philosophiques, de théorie politique, d’anthropologie, de sociologie et de psychologie des groupes seront tout aussi importantes que les contributions et réflexions artistiques ou politiques pour mener à bien ce travail.

Autonomie ou barbarie

La démocratie radicale de Cornelius Castoriadis et ses défits contemporains

Manuel Cervera-Marzal, Eric Fabri

autonomie
Apparu dans l’antiquité grecque et, particulièrement, dans la démocratie athénienne, reformulé et enrichi, après une longue éclipse, à partir de la Renaissance et dans le mouvement des Lumières, le projet d’autonomie, affirmait Cornelius Castoriadis il y a quarante ans, est « une plante historique à la fois vivace et fragile ». Ce constat est, aujourd’hui encore, d’une puissante actualité. Des « révolutions arabes » aux mobilisations turques, grecques, espagnoles ou même états-uniennes, du « réveil indigène » en Amérique latine aux expérimentations sociales menées dans les ZAD, on observe un renouveau des résistances démocratiques au désordre établi du capitalisme mondialisé. Face à cette vivacité renaissante, la fragilité du projet démocratique effraie : l’emprise démultipliée de l’imaginaire néolibéral, le fantasme de maîtrise illimitée porté par la technoscience, mais aussi la montée des droites extrêmes et l’essor des intégrismes religieux en témoignent sinistrement. Au vu des risques contemporains qui planent sur le projet d’autonomie, il importe plus que jamais de prêter attention aux processus qui conduisent les sociétés à se dessaisir de leur capacité à se donner leurs propres lois. Ce livre, qui prend le temps d’éclairer les principaux concepts de la pensée de Castoriadis, s’appuie sur la grande fécondité de ses travaux pour interroger les logiques multiples de domination et d’aliénation qui travaillent nos sociétés. Il montre que celles-ci ne pourront maintenir leur autonomie qu’a condition de désirer faire de son exercice collectif le fondement permanent de leur ordre politique.

Manuel Cervera-Marzal et Éric Fabri ont dirigé cet ouvrage. Outre les leurs, il réunit les contributions de Philippe Caumières, Antoine Chollet, Yohan Dubigeon, Olivier Fressard, Romain Karsenty, Nicolas Poirier, Arnaud Tomès, Stéphane Vibert, Audric Vitiello, Jean Vogel et Sophie Wustefeld.

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